dana hilliot<p>Dans son livre absolument passionnant, Time's Monster: How History Makes History, Priya Satia mentionne en passant un épisode de l'histoire esclavagiste, le boycott du sucre par les partisans de abolitionnisme à la fin du XVIIIè siècle.</p><p>Aviez-vous entendu parler de cet épisode ?</p><p>Ni une ni deux, je fais quelques recherches, et tombe vite fait sur cet ouvrage d'une autre historienne, Julie L. Holcomb, qui travaille principalement sur les quakers, et a publié en 2016 un volume sur ce fameux boycott : Moral Commerce: Quakers and the Transatlantic Boycott of the Slave Labor Economy,<br>Cornell University Press, 2016</p><p><a href="https://www.julielholcomb.com/" rel="nofollow noopener noreferrer" translate="no" target="_blank"><span class="invisible">https://www.</span><span class="">julielholcomb.com/</span><span class="invisible"></span></a></p><p>Je traduis vite fait la présentation de l'ouvrage (qui excite déjà pas mal mes deux neurones et demi)</p><p>"Comment le simple choix d'un costume pour homme peut-il être une déclaration morale et un acte politique ? Lorsque le costume est fabriqué avec de la laine produite par des travailleurs libres plutôt qu'avec du coton cultivé par des esclaves. Dans Moral Commerce , Julie L. Holcomb retrace la généalogie du boycott du travail des esclaves, depuis ses origines quakers du XVIIe siècle jusqu'à son déclin à la fin du XIXe siècle. Dans leurs échecs et leurs succès, dans leur résilience et leur persistance, les consommateurs antiesclavagistes nous aident à comprendre les possibilités et les limites du commerce moral.</p><p>La rhétorique antiesclavagiste des quakers a commencé par des protestations contre le commerce des esclaves avant de s'étendre au boycott de l'utilisation et des produits issus du travail des esclaves. Pendant plus de cent ans, les abolitionnistes britanniques et américains ont souligné la complicité des consommateurs dans le maintien de l'esclavage. Le boycott du travail des esclaves a été le premier mouvement de consommateurs à transcender les frontières de la nation, du sexe et de la race dans un effort des réformateurs pour changer les conditions de production. Le mouvement a attiré un large éventail d'abolitionnistes : conservateurs et radicaux, quakers et non quakers, hommes et femmes, blancs et noirs.</p><p>Les hommes et les femmes qui ont boycotté le travail des esclaves ont créé des réseaux divers et biraciaux qui ont œuvré à la réorganisation de l'économie transatlantique sur une base éthique. Même lorsqu'ils agissaient au niveau local, les partisans adoptaient une vision globale, mobilisant le boycott comme une force puissante capable de transformer le marché. Pour les partisans du boycott, l'abolition de l'esclavage était une étape vers l'objectif plus large d'une économie juste et humaine. Le boycott n'a pas réussi à vaincre les structures de pouvoir qui maintenaient le travail des esclaves en place ; néanmoins, les succès et les échecs historiques du mouvement ont des implications importantes pour les consommateurs d'aujourd'hui"</p><p><a href="https://climatejustice.social/tags/Esclavage" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>Esclavage</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/Slavery" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>Slavery</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/BoycottSugar" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>BoycottSugar</span></a></p>